• Avenir du régime parlementaire électif

    Janvier 2027.

    Elisabeth Borne annonce qu'elle engage la responsabilité de son gouvernement pour la 438957129e fois dans cette législature, pour faire adopter on ne sait quoi d'ailleurs tout le monde s'en fout.

    Jean-Luc Mélenchon twitte aussitôt que c'est scandaleux, anti-démocratique, et tout à fait inattendu et que son groupe de larbins à la Chambre va déposer une motion de censure pour dire que c'est scandaleux, anti-démocratique, et tout à fait inattendu.

    Le Pen fille (ou petite-fille, ou nièce, ou arrière cousine, ou petit cousin on ne sait plus d'ailleurs ça ne change rien) déclare que c'est scandaleux, anti-démocratique, et tout à fait inattendu et que son groupe de larbins à la Chambre va déposer une motion de censure pour dire que c'est scandaleux, anti-démocratique, et tout à fait inattendu.

    Les ex sarkozystes qui changent tout le temps de nom et de chef font savoir que c'est scandaleux, anti-démocratique, et tout à fait inattendu et que leur groupe à la Chambre saura faire preuve de responsabilité pour déjouer la manœuvre du gouvernement qui voudrait lui faire voter la censure.

    Olivier Faure remarque que ça ne sert à rien de voter la censure tout le temps, qu'il a montré son courage et sa loyauté en la votant une fois, mais que ça va bien comme ça.

    Les Verts excluent absolument de voter comme Le Pen on ne sait plus quoi parce qu'ils savent faire prévaloir les valeurs sur les intérêts électoraux.

    De Roumanie où il passe de courtes vacances, Fabien Roussel twitte « Moi aussi ». Personne ne sait à qui il répond au juste, mais il est clair qu'il ne sera pas rentré pour le débat de censure.

    Aurore Bergé explique qu'il est indispensable pour l'avenir du pays qu'on ne sait quoi d'ailleurs tout le monde s'en fout soit adopté, et que le gouvernement prend ses responsabilités et que c'est démocratique puisque le président a été élu.

    Jean-Luc Mélenchon twitte qu'il est scandaleux, anti-démocratique, et tout à fait inattendu que les fascistes disent que c'est scandaleux, anti-démocratique, et tout à fait inattendu, puisque s'ils le disent c'est pour faire croire à tous les démocrates que ce n'est pas scandaleux, anti-démocratique, et tout à fait inattendu, et qu'on va bien voir ce qu'ils vont faire sur la motion de censure de son groupe de larbins à la Chambre, que s'ils ne la votent pas ça prouvera bien que les fascistes soutiennent le gouvernement, que s'ils la votent ça prouvera bien que les fascistes veulent discréditer les Zinsoumis, donc qu'ils soutiennent le gouvernement.

    Le ou la Le Pen du jour répond « C'est celui qui le dit qui l'est ».

    Clémentine Autain exprime son accord total avec Jean-Luc Mélenchon, tout en soulignant qu'il est nécessaire de lever toute ambiguïté sur une conjonction possible avec l'extrême-droite.

    François Ruffin ne veut pas mettre de cravate.

    Mathilde Panot twitte « Moi aussi ». Là, tout le monde sait à qui elle répond.

    Eric Ciotti déclare que même si évidemment il ne votera pas la censure, il veut exprimer la voix des électeurs de droite qui voudraient une opposition plus résolue à Macron, sans voter la censure, bien sûr.

    Comme à chaque vote de censure, Christophe Castaner est nommé administrateur d'une nouvelle société. Le lecteur déduira aisément le nombre des sociétés qu'il administre.

    Les sondages indiquent que le président Macron devrait être largement réélu. Ils lui donnent tous une large avance sur tous ses rivaux avec trois pour cent d'intentions de vote au premier tour. Il est très peu probable qu'une conjonction des extrêmes se constitue pour le battre au second, d'autant moins que chacun des autres candidats déclare qu'il sera évidemment au second tour et refusera naturellement les voix de tous ses concurrents, qui sont tous de très dangereux extrémistes.

    On rappelle que le droit pour le président Macron de se représenter après deux mandats a été voté par la Chambre après un engagement de responsabilité du gouvernement. Comme la loi Séparatisme II, la seule adoptée sans engagement de responsabilité du gouvernement, et à l'unanimité des 577 députés aux trois lectures, interdit la lecture de la constitution sous peine de déchéance immédiate de nationalité et expulsion vers la Belgique, il ne s'est trouvé personne pour trouver ça anticonstitutionnel.

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