• La flèche du Pitre. Macronisme et cathédrale.

     

    Honte à qui peut piailler quand le toit brûle.

     

    La flèche du Pitre. Macronisme et cathédrale.

    À chaque « drame national », ou supposé tel, ceux qui sont chargés
    de nous « informer », soit de nous dire ce qu’il faut penser, s’émerveillent sur le magnifique retour de la cohésion nationale, de la fraternité, des « valeurs », de la solidarité, et de bien d’autres choses. À chaque fois, on doit constater, quand les flons-flons se dissipent, qu’il n’y a rien eu là d’autre qu’une occasion d’amplifier ce qu’il y a de plus stupide, de plus ignare, de plus odieux dans une société qui ne sait décidément plus ce qui pourrait bien la fonder, dans un pays dirigé, officiellement du moins puisqu’ils ne dirigent rien, par des gens sans culture, dont la continuité des prébendes est contractuellement liée à une obligation de ne pas penser.

    « Nous reconstruirons notre cathédrale ! » a braillé devant les flammes le roi des Pitres, et tous ses pitres subordonnés ont parlé après lui de reconstruction. Un seul point est ennuyeux, le serait du moins dans un monde où on attacherait une importance aux faits aisément constatables : Notre-Dame de Paris n’est pas détruite. Pas du tout. Elle n’a donc aucun besoin d’être reconstruite. Un feu a pris, pour des raisons mystérieuses et qui le resteront sans doute puisque tout a été détruit, dans les combles, évidemment inaccessibles au public (ce qui exclut à peu près que ce soit l’œuvre délibérée d’un malfaisant), au niveau du transept, ce 15 avril, lundi saint, peu avant dix-neuf heures. Il s’est logiquement étendu à la totalité de la charpente (il n’est pas besoin d’avoir fait beaucoup de feux de bois pour comprendre que ça n’a rien de mystérieux), détruisant le toit et provoquant la chute de la flèche. On a pu croire à ce moment, et d’autant plus quand on a vu des flammes dans une des tours, que rien ne pourrait arrêter le feu, et que Paris se réveillerait le mardi saint avec un trou béant à la place de sa cathédrale, ce qui aurait effectivement été un drame national.

    La flèche du Pitre. Macronisme et cathédrale.Il n’y a pas eu de drame. Avant minuit, les pompiers annonçaient que « la structure du bâtiment » était sauvée. Ceux qui se sont couchés en hésitant à y croire, tant c’était inespéré, ont constaté le lendemain que Notre-Dame était toujours debout, sans toit et sans flèche, mais debout. Le feu a été limité au bois de la charpente, a emporté le toit et la flèche, mais n’a pas atteint les murs. La voute de pierre a tenu dans l’ensemble, hors quelques trous au niveau du transept. La façade Ouest et les tours sont intactes, le chevet également. Les rares photos qu’on a pu voir de l’intérieur montrent des gravats là où la voute a lâché, mais semblent indiquer que rien d’autre n’a été détruit. Bien sûr, la fumée et l’eau ont certainement fait des dégâts, mais bien peu somme toute comparé à ce qu’on pouvait craindre. Les prophètes de malheur n’ont pas manqué pour dire (c’est un travail très rentable) que les pompiers mentaient et que le bâtiment miné par le feu et les eaux allait incessamment s’effondrer. Au moment où j’écris ceci, rien n’est venu confirmer leurs prophéties : les quelques points atteints semblent surveillés et renforcés. Plaise à Dieu que cela dure !

    Le drame qu’on a pu redouter pendant quelques heures ce lundi soir a été heureusement évité. Un toit àLa flèche du Pitre. Macronisme et cathédrale. refaire, c’est embêtant, c’est coûteux, mais ce n’est pas un drame. On devrait s’en réjouir. Mais beaucoup de gens avaient manifestement trop besoin d’un drame national pour se satisfaire de cette fin relativement heureuse. Il n’est pas certain, même pas probable, qu’il se soit agi d’un processus conscient (et c’est une circonstance aggravante). On s’est mis en mode drame national, à juste titre, quand le toit flambait et que tout semblait indiquer que l’incendie s’étendrait aux murs. On s’y est trouvé si bien qu’on n’a même pas remarqué que le feu était éteint et la cathédrale sauvée. Tous s’emploient donc, chacun selon ses obsessions qui n’ont rien à voir ni avec l’art gothique, ni avec le culte catholique, à tirer des conclusions savantes et audacieuses sur l’état de la société française, la modernité, le patrimoine, le mouvement des astres, la menace islamiste, la cohésion nationale perdue ou retrouvée, d’un drame qui n’a décidément pas eu lieu.

    À entendre tous ceux qui s’obstinaient à pleurer, après une semaine, sur huit cents ans d’histoire partis en fumée, on est conduit à se demander s’il avaient jamais visité, s’ils avaient même seulement pris la peine de regarder une fois cette malheureuse cathédrale avant ce lundi saint. S’ils l’avaient fait, ils pourraient constater qu’elle est toujours là, hors sa charpente du XIIe siècle, dont la perte est bien triste certes, mais dont on ne se rappelle pas que personne se soit soucié, hors quelques spécialistes, auparavant. La première chose qu’illustre, à un point que même les plus pessimistes d’entre nous n’auraient pu imaginer, ce « drame » est l’effroyable ignorance de tous ceux qui ont le privilège de nous « informer » et, pire encore, leur totale indifférence à l’égard des faits, les médiévaux comme les contemporains. On entend deux mots, cathédrale et incendie, et on se met aussitôt à broder, sans envisager même de se demander de quoi il s’agit au juste, des exposés larmoyants

    Il y a ceux, un surtout bien sûr, qui ont tenu à nous apprendre que s’ils étaient émus, c’était que Notre-Dame n’était pas en fait un monument catholique, qu’on ne la leur faisait pas à eux, qu’elle appartenait à tous les Français, et que donc ils pouvaient pleurer sans démentir leur appartenance à la gauche, la vraie, la pure, celle qui n’hésite jamais à privatiser tout ce qui lui passe sous la main, à taper sur les grévistes et les manifestants, à approuver les guerres les plus absurdes et les plus odieuses, à ramper devant le capital, angle, saxon ou teuton de préférence, mais sait rester ferme sur l’essentiel, la haine des curés. On aurait eu envie de les haïr s’ils n’avaient pas été très minoritaires, négligeables même, face à une vague déferlante d’un cléricalisme beaucoup plus abject encore qui a proclamé et proclame encore que la France, devant les ruines fumantes (dont on ne veut décidément pas savoir qu’elles ne fument plus, et ne sont pas des ruines) de Notre-Dame, retrouvait ses racines catholiques, le tout proféré par des gens ignorant manifestement ce qu’était le catholicisme, et ce qu’était son histoire sur la terre de France.

    Il y a incontestablement du vrai et du juste, au-delà de la récitation médiatique de gens qui ignoraient à peu près son existence jusqu’à ce lundi saint, dans l’émotion provoquée par le danger subi par Notre-Dame à Paris, dans toute la France et dans une bonne partie du monde. Il y a une raison à cela : elle est belle. Elle l’était avant l’incendie, elle le demeure sans toit et dans l’attente d’un nouveau. C’est un jugement esthétique, soit, comme l’a dit jadis un Prussien, un jugement subjectif qui prétend à l’universalité (La formule est ardue, mais c’est à ma connaissance ce que ce garçon a écrit de plus intelligible, ce qui justifie qu’on le prenne en considération). Ce malheureux incendie aurait pu avoir l’effet positif de rappeler qu’elle était le plus beau monument de Paris, ce que sainte Laïcité a trop longtemps voulu faire oublier, et l’un des plus beaux de France. On ne lancera pas la guerre des cathédrales en la comparant à d’autres, Reims, Laon, Chartres et toute celles que j’oublie tout à fait involontairement (N’y voyez surtout pas d’offense). On peut discuter des vertus de chacune, mais le fait est que, sinon par ce qu’elle est en elle-même, par sa situation et, surtout, par son site, sur l’île, au milieu de la Seine, Notre-Dame de Paris est la plus belle. Elle est incontestablement catholique, quoiqu’en dise le pitre symétrique qui s’est déjà signalé en faisant de Rouget de l’Isle un Marseillais et de Joffre le successeur de Pétain, et il est bien sûr tentant de supposer un lien entre cette catholicité et cette beauté. Ce lien existe vraisemblablement. Il faut néanmoins reconnaître que le Parthénon et le Colisée ne sont pas mal non plus, et conclure que s’il ne prouvent pas Pallas Athénée ni le caractère moral des combats de gladiateurs, Notre-Dame de Paris n’est pas suffisante pour prouver la vérité de la foi catholique reçue des Apôtres. (Elle n’est pas non plus nécessaire : cette vérité existait avant elle, et existerait encore si, comme cela a failli arriver, elle disparaissait).

    Il y a bien des églises en France qui sont parties en fumée, pour de bon celles-là, sans que le feu se limitât au toit. Il y en a beaucoup plus qui pourraient partir en fumée sans susciter d’émotion, ou strictement locale. Si par exemple Notre-Dame de l’Assomption de Bellegarde, qui peut légitimement revendiquer le titre pourtant disputé d’église néo-gothique la plus moche construite en France au XIXe siècle, venait à disparaître, j’en serais fort marri, moins parce que c’est celle de ma première communion et de ma confirmation, des funérailles de mes parents et de mes grands-parents, que parce que je ne saurais plus où aller à la messe en semaine (le dimanche, c’est interdit depuis seize ans, pour des raisons qui décidément m’échappent), mais l’affliction ne s’étendrait même pas au canton (naguère doyenné) où il y a d’autres églises, moins moches et parfois pas moches du tout. Pour tirer des conclusions d’aspect savant, mais décidément aberrantes, de l’émotion provoquée par le grand péril connu par Notre-Dame de Paris, il fallait être incapable d’envisager même la possibilité qu’on ressente une émotion d’ordre esthétique. C’est par de telles gens que nous sommes « gouvernés » ou « informés ».

    Le moins affligeant n’a pas été la réaction de nombreux catholiques à cette flambée de cléricalisme athée, qui ont apprécié qu’on se mette à les aimer soudain, et en ont rajouté quant au drame pour prolonger ce moment merveilleux, contrastant heureusement avec une période précédente de détestation. On avait déjà vu cette tendance de certains à montrer une reconnaissance allant jusqu’à la bassesse dès que, pour une fois, on leur parle gentiment, même si c’est pour proférer d’énormes sottises, lorsque le Pitre avait lu devant les évêques de France dînant aux Bernardins un discours qu’il n’avait pas écrit. On peut craindre qu’il y ait là, plus encore qu’un lâche soulagement, le signe d’une persistance dans une part de l’Église de France, malgré les efforts de Pie XI, d’un inconscient maurrassien, qui conduit à se satisfaire qu’on lui reconnaisse officiellement un « rôle social », même s’il faut accepter pour cela que soient piétinés tant sa doctrine que le bon sens (choses dont il est naturel qu’elles soient souvent liées).

    C’est, de plus, totalement en vain puisque le temps du drame national, de celui-là du moins, s’est terminé en moins de deux semaines. Quelques décès d’acteurs ou de chanteurs sont venus en fournir de nouveaux, qui ne devraient pas durer non plus, puisque telle est la règle de ce jeu curieux. Reste la « reconstruction », qui n’en est pas une, donc (Est-il besoin de préciser que si la cathédrale avait vraiment été détruite, il n’aurait même pas été envisageable de la reconstruire ?) dont on nous parle d’une façon qui a tout pour inquiéter.

    « Plus belle », a dit le Pitre. On a d’abord pu croire qu’il parlait, comme souvent, voire toujours quand il ne litLa flèche du Pitre. Macronisme et cathédrale. pas un texte écrit par un autre, sans réfléchir, et que cette référence à la chanson du vieux chalet rebâti d’un cœur vaillant n’était que ridicule. Il semble hélas avoir réfléchi, ou fait réfléchir d’autres à sa place, avant ou après, et avoir vraiment l’intention de faire Notre-Dame différente, ce qui ne signifiera certainement pas plus belle. Il semble que notre Néron de sous jésuitière picarde ait trouvé là l’occasion de marquer son passage, qui sera bref, à la tête du pouvoir d’État dans le paysage parisien, à défaut de le marquer dans l’Histoire. Quand on ne peut laisser un nom ailleurs, pour n’avoir été que le triste continuateur d’une triste débandade, il reste à en faire don à une horreur. Ça n’est ni très glorieux, ni très original, et ça permet de trouver aussitôt le soutien tonitruant du lobby de ce qu’il est convenu d’appeler « art contemporain », lequel a su aussitôt trouver la victime expiatoire de ce sacrifice à la gloire du Pitre.

    Haro sur Viollet-le-Duc ! C’est un sport qu’on avait beaucoup pratiqué naguère, avant d’y renoncer plus récemment encore pour l’encenser, le principe global de ce genre de sport étant qu’il faut changer d’avis à chaque génération pour pouvoir à chaque fois être un novateur génial. On revient ici, pour les besoins de la cause du Pitre, à la case précédente avec un peu d’avance sur l’alternance normale des saisons. On découvre avec horreur que Viollet-le-Duc était un cochon qui a affreusement salopé Notre-Dame en y ajoutant une flèche, «  la flèche, rajoutée de façon intempestive au XIXe siècle par Viollet-le-Duc », dit l’éditorial du Monde du 18 avril, dont l’incendie a fait heureuse justice. Il n’y a tout d’un coup plus du tout de huit siècles d’Histoire partis en fumée : on nous révèle, scientifiquement bien sûr, que tout ça n’était que du ridicule XIXe siècle, et que ça autorise à « reconstruire » à la place une œuvre digne de notre beau XXIe. On constate une fois de plus que ce siècle là a définitivement banni la logique et prohibé son usage : en partant de l’affirmation que Viollet-le-Duc était très méchant, qui a salopé la cathédrale au lieu de la restaurer, on arrive à la conclusion qu’on a prouvé que Macron avait le droit d’en faire autant, et de remplacer cette « flèche, rajoutée de façon intempestive » par une « performance » de l’ « art contemporain ».

    Si le problème se posait en ces termes, il serait beaucoup logique de refaire le toit sans flèche du tout. Mais il La flèche du Pitre. Macronisme et cathédrale.y a une énorme, et très significative, sottise, qui est aussi un mensonge, car on ne peut être ignorant à ce point sans que ce soit un choix délibéré : tous ceux qui ont eu l’occasion de voir une image de ce qu’était Notre-Dame de Paris aux siècles précédents (ci-contre, entre de nombreux exemples possibles, extrait d’un plan de Paris vers 1550, conservé à la bibliothèque universitaire de Bâle) savent qu’elle avait, d’origine, une flèche à la croisée du transept, laquelle a été démontée à partir de 1786, parce que, si j’ai bien compris, elle menaçait de tomber et d’entraîner la toiture. Viollet-le-Duc l’a faite différente, mais tout à fait gothique (On rappelle au passage aux imbéciles qui déduisent de ce nom que le gothique c’est l’ « Europe », prouvant incidemment que pour eux l’ « Europe » c’est l’Allemagne, que ce nom, établi par l’usage, date de l’époque classique, où les macroniens du temps voyaient là un signe de la barbarie germaine et ont ainsi renommé ce qu’on appelait au Moyen-Âge art français), en parfaite harmonie avec le reste de la cathédrale. Cela vaut pour l’ensemble de Notre-Dame, et pour bien d’autres monuments médiévaux qu’il a restaurés. Il suffit de les confronter à certaines horreurs architecturales que nous a laissées le XIXe siècle pour comprendre ce que sont exactement les cuistres qui prétendent que Notre-Dame est de ce siècle là. Viollet-le-Duc a voulu restaurer une œuvre gothique, dans la fidélité à l’esprit de ceux qui l’avaient conçue. Il en a donné son interprétation pour les détails (pour l’ensemble, quand on regarde les vieilles images, la différence n’est pas frappante), que des puristes peuvent toujours contester, à tort ou à raison.

    Mais la question n’est même pas là. Il faut en revenir à l’essentiel : la cathédrale telle qu’elle était avant l’incendie, telle qu’elle reste aujourd’hui même sans toit, est belle. C’est toujours un jugement subjectif et cetera et cetera. Les puristes évoqués à l’instant pourront toujours prétendre qu’elle le serait encore plus si Viollet-le-Duc ne l’avait pas restaurée, ou si du moins il l’avait fait différemment. C’est possible, mais la preuve en un sens ou en l’autre difficile à faire. En revanche, personne ne peut prétendre sans rire, au vu de tant d’expériences récentes, que l’adjonction d’une merveille de l’art contemporain en lieu et place de la flèche ne l’amocherait pas. La noble corporation des artistes contemporains noblement gavés de subventions elle-même en est venue à théoriser, n’osant prétendre, sans doute de peur d’étouffer de rire, que ce qu’elle faisait était beau, qu’à notre époque éclairée le but de l’art n’était plus du tout le beau, mais la performance. On ne peut que les inviter à aller « performer », puisque tel est leur vocabulaire, ailleurs, de préférence très loin, et laisser aux archaïques que le beau intéresse encore Notre-Dame de Paris.

    Il est tout à fait évident qu’on ne peut pas faire, aujourd’hui, mieux que la flèche de Viollet-le-Duc. On pourrait éventuellement envisager, si on pensait que c’était mieux, de refaire à la place la flèche d’origine. Si on tient vraiment au mensonge officiel quant à son inexistence avant le XIXe siècle, on peut aussi ne point mettre de flèche du tout sur le nouveau toit : ce serait dommage, mais ne créerait pas de dégâts irréparables. On sait, d’expérience, ce qui arrivera si le concours international du Pitre conduit à remplacer la flèche par un genre de gros zob ou d’étron géant : un concert de hurlements balayés par la voix et les flics de l’art officiel avant réalisation, ensuite, un consensus pour reconnaître à mi-voix au moins que c’est très laid, mais l’argument souverain du droit de l’artiste à voir son œuvre respectée (argument d’application variable puisqu’il ne vaut ni pour Viollet-le-Duc, ni pour les constructeurs du XIIe siècle, un peu comme l’argument de l’intangibilité sacrée des frontières internationalement reconnues à propos d’URSS et de Yougoslavie) pour exclure toute destruction de l’horreur, Paris restant défigurée. Le processus du concours international est particulièrement pervers : avant le résultat, on rejettera toute indignation avec mépris parce qu’il est idiot de protester alors que rien n’est décidé, après on dira qu’il ne peut être question de remettre en cause ce qui est décidé. Air connu en bien d’autres circonstances. L’urgence serait donc de s’opposer à son principe, tant qu’il est encore temps.

    On n’a pas attendu cet incendie pour comparer Macron à Néron, tant les point communs étaient nombreux. Mais la comparaison devient particulièrement pertinente. Il était probablement absurde d’accuser Néron d’avoir fait allumer le grand incendie de Rome. C’est en revanche un fait que, l’incendie déclenché, sa première idée a été de chanter, sa deuxième d’en profiter pour rebâtir à son goût et à sa gloire. On en est là. L’espace donné au Pitre pour se déchainer est bien moins vaste, puisque il ne s’agit que d’un toit, mais c’est malheureusement le toit le plus important de France. Après le drame national presque entièrement imaginaire de l’incendie, nous pourrions subir une catastrophe réelle, si on ne trouve le moyen de démontrer rapidement qu’on peut faire bien des choses avec une flèche gothique, mais non s’asseoir dessus.

     

    Bellegarde, lundi de la troisième semaine de Pâques, 2019.

     

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